Les maladies auto-immunes sont des pathologies provoquées par une activation inappropriée du système immunitaire. La présence d’un virus ou l’altération de certaines cellules du système immunitaire comme les lymphocytes T et B peuvent être à l’origine des certaines maladies auto-immunes [1].
Les facteurs d’apparition
Pendant la différenciation cellulaire du système immunitaire, les « cellules auto-réactives » capables de reconnaître des molécules de notre organisme sont éliminées. Certaines cellules échappent toutefois à ce contrôle et peuvent être activées dans certains milieux (ex. : en milieu inflammatoire), engendrant des processus auto-immuns [1]. Les facteurs qui participent au développement des maladies auto-immunes, en particulier les facteurs génétiques, épigénétiques (l’expression des gènes est altérée, mais la séquence d’ADN reste inchangée) et environnementaux (ex. : infection virale, régime, changement hormonal) sont connus depuis quelques années [2].
Les immunopathologies induites par des virus
Le rôle des infections virales dans le développement des maladies auto-immunes a été prouvé, et la recherche se concentre sur les mécanismes grâce auxquels elles y parviennent. Le premier mécanisme est le mimétisme moléculaire : les lymphocytes T reconnaissent par erreur des tissus sains et les attaquent à cause de la ressemblance entre des protéines de l’organisme et certaines protéines microbiennes. Le deuxième mécanisme est l’activation bystander : les cellules présentatrices d’antigènes (CPA), activées suite à une infection, pourraient interagir et activer des lymphocytes T auto-réactifs. Une autre hypothèse de mécanisme possible est : dans un milieu inflammatoire, les cellules infectées sont reconnues et détruites en même temps que les cellules saines. Enfin, les infections virales persistantes peuvent être à l’origine d’une réponse immunitaire continue et/ou d’une maladie auto-immune [3].
La réponse de la micro-immunothérapie
La micro-immunothérapie pourrait bénéficier à la stratégie thérapeutique contre ces maladies d’origine virale, en agissant à différents niveaux. La micro-immunothérapie a plusieurs objectifs : empêcher la multiplication et la propagation des virus, aider l’organisme à fournir une réponse immunologique efficace et à contrôler les infections persistantes à l’origine des maladies auto-immunes. Par exemple, elle pourrait agir contre certains virus, comme l’Epstein-Barr (EBV) ou le cytomégalovirus (CMV), qui peuvent être associés à un système immunitaire hyperactif. D’autres virus peuvent être associés à des maladies auto-immunes, comme l’herpès simplex de type I ou II (HSV I ou II) ou le varicella zoster (VZV), responsable de la varicelle et du zona.
Bibliographie :
[1] A. Davidson et B. Diamond, «Autoimmune Diseases,” N. Engl. J. Med., vol. 345, no. 5, pp. 340–350, 2001.
[2] K. H. Costenbader, et al. «Genes, epigenetic regulation and environmental factors: Which is the most relevant in developing autoimmune diseases?». Autoimmun. Rev., vol. 11, no. 8, pp. 604–609, 2012.
[3] R. S. Fujinami, et al. «Molecular Mimicry , Bystander Activation, or Viral Persistence : Infections and Autoimmune Disease». Clin. Microbiol. Rev., vol. 19, no. 1, pp. 80–94, 2006.
[4] V. Bal, et al. «Antigen presentation by keratinocytes induces tolerance in human T cells» Eur. J. Immunol., vol. 20, no. 9, pp. 1893–1897, Sept. 1990.