De plus en plus d’éléments confirment que la nutrition est un facteur déterminant dans le déclenchement de la réponse immunitaire. L’étude de données épidémiologiques a permis d’établir un lien entre des carences nutritionnelles et des déséquilibres au niveau immunitaire ainsi qu’une hausse du risque d’infection. À l’heure actuelle, les chercheurs développent des tests immunitaires qui peuvent être utilisés pour diagnostiquer les problèmes au niveau nutritionnel et vice-versa : des analyses nutritionnelles peuvent également alerter sur des carences immunitaires. Il existe aussi des outils de suivi pour évaluer la réussite des interventions thérapeutiques réalisées dans ces domaines.
Voici quelques exemples de marqueurs immunitaires qui peuvent donner des indications sur l’état nutritionnel :
- Mesure du thymus par échographie. L’épithélium du thymus peut se détériorer en cas de dénutrition. Cela peut entraîner des problèmes de différenciation et de maturation des cellules produites dans cet organe, ainsi que des altérations au niveau de ses fonctions immunitaires. (1)
- Analyse des sous-populations lymphocytaires et typage lymphocytaire. Le nombre de lymphocytes T diminue en cas de dénutrition calorico-protéique, et on constate également une hausse du nombre de lymphocytes T immatures. C’est la sous-population des lymphocytes T helpers qui semble être la plus touchée dans ces situations. (1)
- Tests d’allergie cutanés comme le prick-test. Ils sont altérés lorsqu’ils sont réalisés sur des personnes en situation de malnutrition et peuvent donner des faux négatifs par manque de réponse du système immunitaire. (1,1a)
- Dosage de la thymuline. Des taux bas de thymuline peuvent être liés à des carences en zinc ainsi qu’à de l’anorexie nerveuse. (2a)
- Analyse du profil protéique et inflammatoire qui permet de détecter les niveaux d’immunoglobuline A sécrétoire dans la salive et les protéines du système du complément . Leurs taux sont directement liés à l’état nutritionnel de l’individu, par conséquent, des taux bas indiquent un état de dénutrition. (1,2,3,4)
Pour conclure, on peut dire que l’on progresse à grands pas dans la connaissance du système immunitaire et de son influence sur différentes facettes de l’individu comme l’état nutritionnel. Les influences mutuelles entre ces deux éléments, immunitaire et alimentaire, renforcent la nécessité d’avoir une vision globale lorsqu’il s’agit de mettre en place une stratégie thérapeutique.
Bibliographie :
(1) Nova E, Montero A, Gómez S y Marcos A. La estrecha relación entre la nutrición y el sistema inmunitario. Cap. I. Soporte nutricional en el paciente oncológico. Segunda edición (2004).
(2) Segurona H., Cárdenas G., Burgos R., Nutrientes e inmunidad. Nutr. Clín. Med. 10 Num 1 (2016). Accesible en : (http://www.aulamedica.es/nutricionclinicamedicina/pdf/5034.pdf)
(3) González T., Khazam K., Acosta de Camargo M G., Sanabria Z., Influencia del estado nutricional sobre IgA secretora salival. Rev Latinoam Ortodoncia Odontopediatr (2013) p1-18. Accesible en: (https://www.ortodoncia.ws/publicaciones/2013/art-35/)
(4) Zalles L., Sevilla R., Gamarra ML.,Indice de pronóstico inflamatorio y nutricional (PINI) en el diagnóstico de niños con desnutrición grave. Gac Med Bol.vol: 35 nº1. Cochabamba (2012)
Autres ressources :