Dans le cadre de ses études de pharmacie, Amandine Godard a souhaité réaliser sa thèse de fin d’études sur un sujet innovant. C’est pourquoi elle a choisi « L’intégration de la Micro-Immunothérapie dans la stratégie thérapeutique de la maladie de Lyme ».
L’objectif de ce travail de thèse était tout d’abord de décrire le principe général de la Micro-Immunothérapie et de faire connaître cette thérapeutique au sein de l’université, et d’autre part de montrer son application dans la prise en charge de la maladie de Lyme.
Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?
Aujourd’hui, cette pathologie est plutôt bien connue du corps médical. Cependant, les données concernant l’incidence de la maladie de Lyme sur l’ensemble du globe sont assez variées, du fait d’une disparité dans le système de surveillance entre les pays. La maladie de Lyme est présente dans 63 pays de façon endémique. En France, l’incidence est estimée à 43 cas pour 100 000 habitants sur l’ensemble du territoire. Selon les études, il existe une disparité régionale dans les données d’incidence qui est due en partie à une sous-déclaration de cas prouvés de la maladie.
Pathologie d’origine bactérienne, elle est due à plusieurs espèces du genre Borrelia. Chacune d’entre elles peut entraîner une symptomatologie clinique spécifique. Les tiques responsables de la transmission de cette pathologie sont rassemblées dans trois genres : Ixodes, Dermacentor et Rhipicephalus. Les tiques sont des vecteurs redoutables, puisque plusieurs stades de leur cycle de développement sont capables de transmettre la maladie. Cette pathologie se définit en trois phases successives, une phase précoce localisée, suivie d’une phase précoce disséminée qui peut parfois se poursuivre avec une phase chronique. Cependant, cette dernière phase, qui serait due à la persistance de la bactérie dans l’organisme des patients, est encore controversée.
L’érythème migrant est le symptôme emblématique survenant à la suite d’une piqûre de tique. Le diagnostic et la prise en charge thérapeutique lors des phases aigües sont bien connus du corps médical. En revanche, le diagnostic lors des phases chroniques reste encore difficile à mettre en œuvre. Cette phase de la maladie de Lyme serait due à une modulation du système immunitaire, à la fois par la tique lors de son repas sanguin, mais aussi par la bactérie responsable.
Quel est le rôle de la Micro-Immunothérapie dans la stratégie thérapeutique ?
Dans la prise en charge de la maladie de Lyme, la Micro-Immunothérapie n’est jamais utilisée seule, elle rentre toujours dans un protocole de soins qui tient compte de la clinique et de la biologie du patient. Comme pour une prise en charge classique, le protocole de soins comporte des antibiotiques, puisqu’il s’agit avant tout d’une pathologie bactérienne. Les antibiotiques peuvent être associés à d’autres anti-microbiens dans les cas de co-infections. Néanmoins, le meilleur moyen de s’en protéger reste la prévention et le retrait le plus rapidement possible de la tique lors d’une piqûre.
La Micro-Immunothérapie peut être utilisée dans le contexte du renforcement de l’immunité vis-à-vis de Borrelia sp. Cette approche thérapeutique a pour objectif de favoriser une réponse optimale du système immunitaire face aux infections bactériennes par l’utilisation de cytokines et acides nucléiques en « low dose ». Le traitement de Micro-Immunothérapie est bien toléré et est compatible avec tous les autres traitements.