On appelle immunosénescence le processus de détérioration du système immunitaire au fil du temps.
Des études démontrent que le vieillissement immunitaire est associé à une plus forte fréquence de l’apparition d’infections, de cancers et de maladies auto-immunes.
Hausse de l’incidence des infections
Un lien a été établi entre l’immunosénescence et l’augmentation des infections respiratoires et urinaires, des endocardites et des septicémies (présence de bactéries dans la circulation sanguine) chez les personnes âgées. Dans le cas où l’infection est due à un micro-organisme intracellulaire, comme pour l’herpès, la tuberculose, la légionellose, etc., on a remarqué que lorsque l’on vieillit, le micro-organisme qui vivait à l’état latent (« endormi ») dans nos cellules et qui avait sans doute été traité lors de la première infection se réactive. Une baisse de la cytokine TNF-α et du niveau de lymphocytes T CD8+ liée à l’âge pourrait expliquer l’incapacité de l’organisme à garder sous contrôle ces micro-organismes intracellulaires et donc la fréquence de ces maladies chez les personnes âgées. Dans le cas de pathogènes extracellulaires, l’augmentation des infections pourrait être due à une baisse de l’activité phagocytaire des macrophages et autres granulocytes, elle aussi liée à l’âge.
Hausse de l’incidence du cancer
L’incidence du cancer augmente au fur et à mesure que l’on vieillit : 60% des cas se présentent chez des personnes de plus de 65 ans. Les pertes des gènes suppresseurs de tumeurs et la détérioration de l’immunité semblent en être la cause principale. Les cellules NK jouent un rôle important dans le blocage de la croissance des tumeurs et des métastases. Chez les patients souffrant d’un cancer de l’estomac, il a été prouvé qu’il existe un lien entre la baisse de l’activité cytotoxique des cellules NK et l’augmentation du volume des tumeurs, les métastases et un pronostic défavorable concernant l’issue de la maladie.
Hausse de l’incidence des maladies auto-immunes
Au fur et à mesure que l’être humain vieillit, il peut développer une certaine auto-immunité due à un défaut de la tolérance immunitaire. Ce phénomène a été étudié et on a découvert qu’il était lié à la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, à l’activation de lymphocytes B, à l’expression de certains lymphocytes T et à la baisse d’activité des lymphocytes T cytotoxiques.
Micro-immunothérapie
La micro-immunothérapie a pour objectif d’aider à fournir une meilleure réponse immunitaire en agissant au niveau de divers mécanismes physiopathologiques liés au vieillissement et à l’immunosénescence.
Bibliographie
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